La rivière : apprentissageee ! Oyeahh !

- Je comprend.

- Et toi, vivrais-tu sans, Kal ?

- J'ignore ce qu'est vraiment l'amour. Mais, de ce que je persois, je ne peux plus m'en passer..

- Ok.. il m'arrive parfois d'oublier que tu as fait la guerre !

- Lorsque l'on l'a vraiment vécu, on ne l'oublie jamais.

- Parce que c'est marquant ?

- Affreusement marquant !

- J'essaie de m'imaginer ce que tu vis, mais même le fait que je sois intimement liée à toi ne m'aide pas. On dirait que cette partie de ton passé est scellé.

- N'essaie pas de comprendre. J'y ai barré, il y a longtemps, l'accès. C'est trop de tourment pour toi. Tu ne mérite pas de vivre ça, ni même de le ressentir une seule seconde.

- Ce ne doit pas être si affreux que ça, non ?

- Tu n'ose même pas imaginer.

- Tant que ça ?

- À ce point, oui. C'est une souffrance inimaginable, je ne souhaite ça à personne.. Une fois entrée, il n'y a aucune véritable sortie. C'est un véritable enfer..

- Sérieusement ?

- Oui.

- Un enfer ?

- Oui, un enfer. Là où les flammes te consume peu à peu et que rien n'existe pour te faire froid. Tu te brûle seul et ce mal, c'est toi qui te le crée.

- Tu veux dire que c'est toi qui te brûle ?

- Oui, c'est ça.

- Mais comment fais-tu ?

- Les émotions s'en chargent. La peine, la souffrance, la rage ou pire, la haine te mord et t'enflamme de l'intérieur. On est prisonnier de cette souffrance de la même manière que nous sommes prisonnier de notre corps.

- Ça ne te fais pas de la peine de parler de ça ? Je veux dire comment fais-tu pour parler de ça si ouvertement ?

- Ça me fait du bien. Comme une douche glaciale sur mon âme en flammes.

- Et est-ce que tu vas te laisse avoir ?

- Me laisser avoir ?